LEXPRESS.fr du 02/02/2007 : Nicolas, par le groupe Kurt
Paroles de Nicolas
Nicolas, sert moi fort
Quand t’es là, j’ai moins peur
Nicolas, est-ce un tort ?
Je crois en toi, de tout mon cœur
Je n’ai plus l’âge de ces gamins
Soixante quinze, mais moi je me tiens
Alors Nicolas, quand t’est là
Tout va mieux, tout va bien
Car tous les jours quand je t’entends
Comme tes discours sont rassurants
Oh ! Nicolas, mais tu dors pas ?
Comment tu fais, t’es toujours là
L'UMP fait de la mousse avec Nicolas, une chanson du groupe Kurt. Surprenant, car bien loin d'encenser le candidat à la présidentielle, le titre dénonce la surmédiatisation du ministre de l'Intérieur. Tom Mauron, le leader de la jeune formation rock, nous explique tout
près mûre réflexion, Tom Mauron, leader du groupe Kurt, a décidé de prendre l’affaire avec le sourire. La diffusion, jeudi 1er février, de sa chanson Nicolas dans un reportage de l’émission Envoyé Spécial consacré à Sarkozy l’a bien surpris. Mais quoi de plus normal ? A l’antenne, un conseiller du ministre de l’Intérieur expliquait que cette chanson avait été composée en faveur du candidat. "Faux!, rétorque l’artiste. C'est une chanson à prendre au second degré!" Une nuance que les amis du ministre de l'Intérieur n'ont visiblement pas compris.
Dénoncer la surmédiatisation de Sarkozy
Composée en août 2006, le titre rapporte l’histoire d’un vieil homme de 75 ans. Effrayé, il se voit protégé par un certain Nicolas. "On n’est pas les Wampas, poursuit Tom Mauron. On ne voulait pas faire Chirac en prison. En fait, j’ai écrit cette chanson pour dénoncer la surmédiatisation de Sarkozy, certainement pas pour l’encenser. On est un groupe de rock. Vous en connaissez beaucoup des rockeurs qui soutiennent Sarkozy ?" Oui, on en connaît au moins un, mais il y a longtemps que son répertoire ne contient plus de titre aussi politiquement incorrect.
Ni pro ni anti-Sarko
L’histoire commence véritablement en janvier. La veille de la nomination de Nicolas Sarkozy comme candidat à la présidentielle, une militante UMP assiste à un concert de Kurt. Certainement séduite, elle achète un CD du groupe. Le lendemain, le disque est entre les mains des conseillers de Nicolas Sarkozy. Le frère de la militante, opposé politiquement à sa soeur, contacte alors le groupe pour les prévenir. Mais devant l'énormité de la chose, personne ne le croit.
Aucun membre de l'UMP ne prend la peine de contacter les auteurs de Nicolas qui découvrent, incrédules, l’utilisation de leur chanson dans Envoyé Spécial. "On a eu la trouille au début, raconte le chanteur. On a eu peur que le public pense que nous sommes pro-Sarkozy. Déjà en concert, on a parfois des réactions de personnes qui se demandent si on est sérieux." Pour autant, le groupe ne veut pas devenir le nouvel emblème anti-Sarkozy : " Nicolas n’est pas non plus un titre haineux. Ce n’est ni une attaque personnelle, ni un débat d’idée. On ne voulait pas rentrer dans ce jeu-là."
Une jolie pub
Kurt n’en est pas moins engagé. Leur chanson Not my president sur Bush et la désertion de soldats américains témoigne à elle seule d’une certaine philosophie. Aujourd'hui, le groupe ne souhaite pas peser sur la campagne mais juste tirer profit de la polémique née de Nicolas. "Il faut positiver. Nous n’avons pas de maison de disque mais qui sait, avec la publicité que cette affaire nous fait on va peut-être recevoir quelques coups de fils." Pour l’instant, les réactions se limitent à des insultes de partisans désabusés. On peut en tous cas imaginer que le groupe aura su séduire d'autres militants, du côté de la rue de Solférino cette fois.